I : l’origine

par | 13 Mar 2019 | Archives => 2023

Penser l’écart : face à l’implacabilité d’un idéal de perfection

désordre?

Atypique je le suis, c’est certain. J’ai découvert par contre que j’étais aussi un “brin” perfectionniste. Trois fois rien pour tout vous dire. Je peux vous assurer que cela fut une découverte détonnante quant aux implications en découlant.

Comment assortir dans ma tête, l’idée que je puisse être perfectionniste devant ce brin de désinvolture doublée d’une sensation d’incompréhension du monde. Enfant, je vivais dans un monde fantastique ou je me statufiais pour un rien. Cela passait souvent pour de l’inaction dans le monde “réel”. Ranger sa chambre par exemple…

Chaotique, c’est surement le terme récurant qui venait à la tête de mes parents quand ils avaient le “bonheur” de passer leur tête dans l’encadrure de la porte de ma chambre. Pour moi, cela ouvrait sur un monde merveilleux fait de bric et de broc, de fatras en tout genre, stimulant mes sens, permettant à mon esprit de rebondir, laissant libre court à ma créativité qui débordait de partout. Si par malheur quelqu’un avait l’idée de mettre de l’ordre dans mon univers, il me fallait des semaines pour retrouver dans l’ordre établi, ce qui me prenait une seconde dans mon capharnaüm.

Je pense que vous avez certainement expérimenté dans votre vie des moments ou vous ressentez quelque chose chez celui d’en face et qu’il vous affirme le contraire, ou vous exprime qu’il n’en sait rien.

Nanard

Et bien pour moi, c’est le quotidien à quelques exceptions près. Qu’est-ce qui peut bien générer cela ? Un fonctionnement atypique “atypique”. C’est à dire :

Un corps de compét…

La vie m’a offert un corps physique de course pour tout ce qui est de “capter” de l’information, qu’elle soit physique, émotionnelle, cognitive et surtout “sensi-intuitive”.

Aujourd’hui, je sais que mon cœur possède un tissu fait de neurones qui captent et émettent de façon plus efficace et pertinente que tout ce que mon cerveau ne pourra jamais produire. A l’époque, je ne le savais pas. Le lien aux neurones du ventre et du cœur a toujours très bien fonctionné.

Côté cerveau, c’est une autre histoire. Perdu dans mon besoin de comprendre, plus j’explorais les dimensions auxquelles j’étais connecté, c’est-à-dire le vivant et l’Univers, plus je partageais mes expériences avec l’idée que cela produisait de la pertinence, plus “celui d’en face” m’observait avec une gentillesse doucereuse…. tu vis dans les étoiles…. puis suspicion, puis peur, puis jugement , puis rejet : T’ES VRAIMENT FOU…..

Enfant

Je devais avoir 3, 4 ans au plus quand mon système a produit une réponse inconsciente face à cette dissonance entre mes sensations perçues et les réponse données. Ce mécanisme m’a éloigné du monde, a généré un réelle incompréhension de celui-ci. C’est jeune 3, 4 ans pour affirmer que l’on a raison… d’ailleurs, je ne l’ai même pas envisagé… j’ai juste “rien compris”. Et de ce rien compris “originel” basé sur une observation des relations…. une réponse de protection fut mise en place…. rien comprendre, ne rien comprendre et j’ai mené ça de mains de maitre…. avec un brin d’attitudes perfectionnistes. Au point ou l’entier de ma scolarité et vie d’adulte c’est organisée autour de cette “incompréhension” généralisée.

Les personnes qui me connaissent vous diront que je suis un “chouille” obstiné, voir entêté. Il est vrai que je ne lâche pas le morceau, tant que je n’ai pas compris, assez drôle pour quelqu’un dont le mécanisme de protection est justement “ne pas comprendre”…. un brin cocasse comme situation

Cela devait être assez drôle d’observer ce “p’tit bout de chou” qui, du haut de ses trois pommes affirmait que le monde est connecté à l’Univers, que tout parle avec tout et que les papillons sont la plus grande médecine du monde et que de surcroit, la personne d’en face dit n’importe quoi. J’ai souvenir d’avoir rapidement arrêter de “dire”…… Cela a ouvert un trouble, puis un gouffre de doute, qui au vu de mon âge m’a posé quelques petites difficultés existentielles et manqué complétement l’apprentissage des codes sociaux. Autant vous dire que j’ai appliqué mon obstination à la perfection, au vu de l’incompréhension dans laquelle j’étais…. Adulte, ce fut moins drôle et plus compliqué….

Le bien Collectif

Le bien collectif, le monde dans toute sa complexité et beauté m’a toujours comme aimanté, passionné, tout en m’interrogeant réellement sur les comportements et analyses produite par ce “collectif”. Je ne comprenais rien aux us et coutumes et autres rites “sociaux”; difficile de trier dans ces conditions ce qui est utile et pas et ce qui est en liens avec les codes et le fond.

J’ai fini par constater, d’ailleurs avec stupeur, que “le groupe”, ou tout rassemblement de personnes, adopte la plupart du temps des comportements “superficiels” et que cela reste incompréhensible à mon entendement. Utilisant d’autres canaux, j’ai découvert avec douleur la violence faite au vivant, la puissance de destruction faite par le désir de l’autre. Mon lien au flux exprimé au travers de “l’empathie” avec la vie, davantage qu’avec les humains, c’est renforcé. J’ai aussi observé, de loin, le monde de l’empathie et la puissance de sa troisième dimension. Cette dimension se trouve au cœur des interactions humaines dans les jeux de soumission et de manipulation. Mal utilisée et mal comprise, cette dimension devient le nid des jeux exprimés dans le triangle de Karpman. Bourreau, victime, sauveur….. une plaie pour toute personne prise dedans.

J’ai aussi perçu de la bienveillance, pas suffisamment pour me donner l’envie et le courage d’aller y voir. La seule réponse que j’ai pu formuler à l’époque était : je ne comprends rien, je n’y comprends rien. Plus mon perfectionnisme se développait, plus je quittais le lien au monde des humains qui me semblait de plus en plus incompréhensible, insensé, vide de la richesse de ce que je percevais dans mon lien au monde, avant de me retrouver enfermé dans un cercle vicieux. Besoin d’être compris et reconnu et dans une incapacité à trouver ma place auprès des vivants .

Je me suis reclus, bien qu’utilisant mes capacités au niveau professionnel (indépendant dès l’âge de 18 ans, avec un CFC de décoratreur d’intérieur) ainsi que dans les débats, enjeux, projets qui me semblaient important de soutenir, subissant les ”jeux de pouvoir” humains et générant beaucoup d’animosité à mon encontre.

Enfant et jeune adulte, j’étais très loin de penser que mon comportement relevait d’une forme subtile de perfectionnisme. La vie, le vivant, la planète et toutes formes de vie, ça ça m’intéressait ! En approfondissant, ce sont surtout les flux et l’équilibre dynamique générant la beauté qui me mettent dans un sentiment de Joie inégalée.

Nanard, mars 19

Floraison du bois gentil