Au Laos, la répression silencieuse

par | 18 Fév 2016 | Archives => 2023

Un témoignage exclusif sur la répression qui sévit au Laos

Les Editions Asieinfo s’honorent de publier le témoignage poignant d’Anne-Sophie Gindroz sur les évictions forcées de populations au Laos, pour faire place à des grands projets d’infrastructures et à des plantations d’hévéas controversés.
Rarement dans le collimateur des médias, le Laos n’est pas seulement ce petit pays enclavé en voie de développement présenté comme un élève modèle par les agences d’aide internationales et par les institutions financières internationales.

Dans cet Etat d’Asie du Sud-Est où le parti communiste au pouvoir depuis 1975 cultive le culte du secret absolu, des villages entiers sont déplacés et des populations contraintes à l’exode pour laisser place aux bulldozers. Plus grave encore : les voix qui osent s’élever contre ces pratiques sont muselées. L’éducateur engagé Sombath Somphone, disparu en décembre 2012 en plein coeur de la capitale Vientiane après son interpellation par la police, n’a pas été revu depuis.

Cette réalité, Anne-Sophie Gindroz l’a côtoyée comme directrice d’une grande organisation d’aide suisse au développement. Jusqu’à en payer le prix fort: son expulsion en 48 heures, fin 2012, pour avoir osé parler et donner la parole aux communautés villageoises.

À la fois témoignage, enquête, récit et oeuvre littéraire de qualité, son livre montre que derrière les chiffres de la croissance, et derrière les sourires diplomatiques, la situation au Laos est emblématique des silences humanitaires face à la répression.

Avec une préface de Maina Kiai, Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de réunion pacifique et d’association.

A lire pour s’informer, comprendre, et résister.

Pour obtenir un exemplaire presse s’adresser à : Asieinfo Publishing Bangkok/Paris

Au Laos, la répression silencieuse :  Anne-sophie Gindroz

Le développement peut être une machine à broyer les hommes. Au Laos, petit pays enclavé d’Asie du Sud-Est réputé pour ses éléphants et la gentillesse de ses habitants, des projets pharaoniques de barrages et de centrales électriques défigurent les paysages et font disparaître des villages entiers. Simultanément, le déferlement sur ce pays communiste des investisseurs chinois transforme les campagnes en terres à exploiter pour approvisionner l’immense Chine voisine en
latex ou autres produits agricoles.
Ce livre, écrit par une professionnelle de l’aide au développement qui a gardé la tête froide et le coeur bien ancré, ose raconter ce que trop d’officiels des institutions internationales et des bailleurs de fonds préfèrent taire. Il dit les larmes, les dommages irréparables, les communautés fracturées, les activistes persécutés lorsqu’ils s’opposent aux choix du régime tout puissant et dénoncent la corruption rampante.
Plus qu’un récit, un plaidoyer pour une approche différente de la croissance économique et des politiques supposées permettre aux pays pauvres comme le Laos de sortir de l’ornière grâce à l’exploitation effrénée de leurs ressources naturelles.

Anne-Sophie Gindroz a travaillé plusieurs années au Laos pour une organisation humanitaire suisse avant d’en être expulsée pour s’être élevée contre les injustices et avoir donné la parole aux paysans et aux villageois lésés.

Elle vit aujourd’hui en Indonésie où elle mène, en famille, un projet de ferme bio sur l’île de Lombok.